Soutenance HDR – Jean Bréhon


AVIS DE SOUTENANCE. Cergy Paris Université   

Monsieur Jean Bréhon
Soutiendra publiquement ses travaux d’Habilitation à Diriger des Recherches

Le 13 février 2025, 14 heures 
Salle Chagall, 92 rue Notre Dame des Champs (code portail : 1913) 
75006 Paris, Cergy Paris Université

Titre : Historiens du sport, du corps, de l’éducation physique et des pratiques physiques : socio-démographie et manières de faire d’un groupe professionnel hétérogène

Résumé : 
« L’histoire c’est ce que font les historiens » (Prost, 2010, 13). Sous cet angle, la figure du de l’historien bénéficie d’une remarquable continuité. Inséré dans une réalité elle-même historique, c’est-à-dire située dans le temps et dans l’espace, il  est aussi un scientifique engagé dans une réalité sociale qu’il étudie lui-même, par les objets qu’il analyse. En ce sens, l’historien dans sa communauté évolue, change, peut se réclamer de traditions, d’écoles et reconnaître aussi des règles communes constitutives de son métier. C’est pourquoi les discours historiographiques des historiens changent et relèvent eux-mêmes d’une histoire sociale et culturelle.
Si cette communauté a déjà fait l’objet de nombreux travaux de recherche (Delacroix, Dosse, Garcia, Offenstadt, 2010) et constitue une profession toujours en mouvement à l’origine d’un renouvellement historiographique permanent (Sirinelli, 2015), l’analyse du sous-groupe des historiens du sport, de l’éducation physique, du corps, des pratiques physiques constitue, encore aujourd’hui, un angle peu étudié de la recherche (Terret, 2015) : surtout si l’on analyse ses caractéristiques socio-démographiques et l’évolution des manières de faire des générations qui se succèdent. Ce travail entend contribuer, tout d’abord, à éclairer le fonctionnement individuel et collectif de ces spécialistes, à interroger ensuite les singularités éventuelles de ce groupe pour identifier enfin les processus de cadrage et de définition de leur activité professionnelle : que font-ils, comment le font-ils, et finalement être historien du sport est-il vraiment si différent ? Cette interrogation est d’autant plus pertinente que l’émergence de l’objet sport et de ses historiens est en grande partie concomitante de l’universitarisation récente des Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives et d’un périmètre de recherche investi par des contemporanéistes et enseignants chercheurs de la 74ème section du Conseil National des Universités en quête de légitimité (Collinet, Terral, 2010). Une enquête statistique menée auprès des soixante-seize historiens STAPS identifiés (2018-2019), les sources institutionnelles convoquées et des entretiens menés auprès de quelques historiens représentatifs de trois générations retenues, autorisent à questionner les manières de faire le métier (et ses évolutions) et, in fine, à mettre fin aux « mésententes cordiales » (Hubscher, 2002) : « l’histoire c’est (bien) ce que font les historiens ».    

* Dans cet écrit, j’utilise exclusivement le genre masculin. Ce raccourci, certes réducteur, est ici utilisé dans un souci de lisibilité bien qu’il fasse l’économie des apports de la sociologie du genre et des rapports sociaux de sexe, auxquels je souscris.

Tome 1 : Dévoiler son Je. Récit historique d’un chercheur ordinaire (p. 1-120) 
Tome 2 : Les historiens du sport en jeu : contribution à une socio-histoire d’un groupe établi dans sa communauté (p. 121-470)
Tome 3 : Jeux d’écriture : l’historien dans son atelier (p. 471-661)

Garance : 
Monsieur Patrick GARCIA, Professeur, Cergy Paris Université

Membres du jury : 
Monsieur Thomas BAUER, Professeur, Université de Limoges
Monsieur Paul DIETSCHY, Professeur, Université de Franche-Comté
Madame Isabelle LACOUE-LABARTHE, Maîtresse de conférences, HDR, Université Toulouse II-Le Mirail 
Madame Emmanuelle PICARD, Professeure, Ecole Normale Supérieure Lyon 
Monsieur Éric VIAL, Professeur, Cergy Paris Université
Madame Anne-Gaëlle WEBER, Professeure, Université d’Artois